Les facteurs de réussite d’un semis direct

29 juin 2020

Le semis direct (ou culture sans labours) comporte plusieurs avantages, comme une réduction des coûts, une grande économie de temps au printemps et à l’automne, une amélioration de la structure et de l’activité biologique au sol à moyen-long terme, etc. Cette technique gagne en popularité auprès des producteurs de soya. Cela dit, il reste qu’il est déconseillé d’adopter une nouvelle pratique de culture impulsivement. Il faut s’informer et se renseigner pour bien maitriser la technique, sans quoi, des erreurs peuvent subvenir. Dans cet article, on explore le semis direct en faisant un retour sur l’expérience de la saison 2020. 

Au premier abord, à l’automne dernier, certains producteurs ont récolté tardivement et n’ont pas eu le temps de travailler leur sol adéquatement. Pour plusieurs, il était donc indiqué d’essayer de semer en semis direct ce printemps, une nouveauté pour certains. Commençons avec une petite étude de cas. Sur la photo ci-dessous, on peut voir qu’un producteur a semé de façon conventionnelle sur la partie de droite de son champ, mais il a été obligé de procéder en semis direct dans la portion de gauche à cause des conditions de récolte de la saison 2019 et ce, dans la même journée. On constate donc que la levée du soya est presque optimale à la gauche, alors qu’à droite, avec le même planteur, c’est moins bien réussi. Comme quoi, les conditions optimales de semis n’étaient pas les mêmes pour les deux techniques! 

Voilà l’importance de bien connaitre les facteurs de réussite d’une nouvelle pratique culturale. En voici quelques-uns :

  • S’informer! Pour assurer un rendement optimal et limiter les erreurs, à la base, il faut se renseigner si on désire adopter le semis direct.
  • Considérer son environnement. Les conditions d’application de la technique du semis direct ne sont pas les mêmes en Montérégie,dans le Centre-du-Québec ou dans l’Est de l’Ontario. Il faut tenir compte de son environnement, comme le type de sol et la quantité de résidus, si l’on sème directement au centre de l’entre-rang. 
  • Valider la profondeur du semis.Tout comme la culture du maïs, la profondeur des semences en semis direct est importante. Trop creuse, la semence ne lèvera pas. Trop en surface, elle germera, mais il y a plus de chances que son germe sèche et donc, elle ne sera plus viable. Tout dépendamment du type du sol et des conditions, on suggère de semer entre 1 pouce et 1 pouce et demi de profondeur. 
  • Étudier les températures du sol. La température du sol est un facteur important pour planter en semis direct. Entre 10°C à 12°C ou plus, c’est idéal, et il importe que les températures soient ascendantes. Il ne faut pas oublier également que les résidus au sol agissent comme isolant et donc, rendent le sol plus frais à ces endroits. Ce sol nécessitera donc quelques jours supplémentaires pour se réchauffer comparativement à un sol à nu. De plus, il faut faire attention : le sol n’aura pas la même température dans tous les champs!
  • Augmenter la quantité de semences de 10 %. Pour assurer un rendement optimal en semis direct, Prograin suggère d’opter pour une quantité supplémentaire de semences d’environ 10 % pour assurer une bonne levée. 
  • Faire une transition graduelle. Avant de faire le saut, pourquoi ne pas essayer le semis direct sur une petite superficie du champ? Ainsi, on apprend tranquillement, on étudie et on apporte les correctifs nécessaires à la réussite sur une superficie importante. 

Cette année, les conditions sèches n’ont certainement pas aidé à l’émergence du soya en semis direct, une situation hors de contrôle. Cela dit, il est important de se concentrer sur ce qu’on maitrise pour mettre toutes les chances de notre côté! Allez-vous essayer le semis direct l’an prochain?