La punaise marbrée : à quoi s’attendre pour le soya en 2021?

5 février 2021

Considéré comme étant un nouvel insecte qui n’a certainement pas dit son dernier mot, la punaise marbrée ou diabolique a été découverte au Canada en 2010, dans la campagne ontarienne. Ce n’est qu’en 2014 qu’un premier spécimen a été capturé en grandes cultures au Québec. Originaire d’Asie, elle s’alimente principalement de fruits, de légumes et de soya et peut causer assez de dommages pour affecter le rendement. 

Comment l’identifier?

Comme elle a une forme de bouclier, une caractéristique commune des punaises Pentatomides, la punaise marbrée adulte peut être confondue avec d’autres espèces. Elle mesure environ 17 mm de long et le corps est marbré de différentes teintes de brun. Les bords de l’abdomen présentent une succession de bandes foncées et de bandes claires. La présence de deux bandes pâles sur les antennes et l’absence d’une bordure dentelée au niveau du pronotum ou de l’arrière de tête aident à la différentiation des autres espèces.  

Quels sont les dommages sur le soya?

Plusieurs études évaluent les impacts de l’alimentation des punaises marbrées sur le soya. Cette espèce cause des dommages à la fois quantitatifs et qualitatifs. Selon le MAPAQ, « les larves ainsi que les adultes piquent et sucent les tissus végétaux et en retirent la sève. Des enzymes sont injectés dans les parties atteintes de la plante laissant des zones nécrotiques aux sites d’alimentation. Toute la partie aérienne des plantes peut en être affectée ». D’autres dommages peuvent être décelés comme le syndrome de la tige verte, la réduction du remplissage des gousses, la vigueur et la viabilité des graines et le rendement. 

Comment intervenir?

Les guêpes parasitoïdes qui s’attaquent aux œufs sont les ennemis naturels principaux de la punaise marbrée. Le parasitisme est toutefois variable selon la région, alors il n’est pas recommandé de s’y fier. Une bonne stratégie d’intervention peut être mise en place, débutant avec la prévention et ces bonnes pratiques:

  • Éviter d’importer des plants infestés avec des œufs ou des individus de punaises marbrées.
  • Inspecter les produits qui entrent ou transitent sur le territoire.
  • Faire une évaluation de la présence de gousses vides, de grains endommagés ou de plants présentant un retard de maturité en bordure des champs.

Des luttes physiques, biologiques et chimiques peuvent également être appliquées. Votre représentant Prograin peut vous guider. 

À quoi s’attendre en 2021?

Il n’a pas encore été prouvé et démontré que la punaise marbrée puisse compléter son cycle de développement au Québec de façon pérenne. Toutefois, plusieurs scénarios montrent que ce ravageur pourrait s’y établir d’ici 2041 à 2070. La vigilance est de mise : les récentes observations et données confirment le fort potentiel de dispersion et d’installation de la punaise marbrée au Québec dans un futur proche.