Nématode à kyste du soya : où en sommes-nous?

14 janvier 2021

C’est en 2013 que le nématode à kyste du soya (NKS) fait son apparition au Québec, alors qu’il était bien établi dans le sud-Ouest de l’Ontario depuis 1988. Reconnu comme étant l’un des pires parasites de la culture du soya à travers le monde, le NKS peut entrainer jusqu’à 30 % de perte de rendement sans symptômes visibles. Impossible à éradiquer, on peut quand même contrôler la maladie en la dépistant pour ensuite implanter des bonnes pratiques de gestion qui permettront de limiter la dispersion et la reproduction active des populations de ce parasite. 

Quels sont les symptômes?

Généralement, les différents symptômes d’une infestation par le NKS apparaissent deux mois après le semis. Les voici :

  • Présence de kystes blancs, jaunes ou bruns sur les racines secondaires (visibles à l’œil nu)
  • Chlorose (jaunissement) des feuilles
  • Plaques jaunes arrondies s’allongeant dans le sens du travail du sol dans le champ
  • Rabougrissement des plants
  • Réduction du nombre de racines latérales
  • Réduction de la nodulation du soya
  • Lenteur de la canopée à recouvrir l’entre-rang
  • Sénescence hâtive
  • Perte de rendement
  • Mort du plant (cas extrême)

Comment dépister le NKS?

Les densités de kystes sont les plus élevées lorsque le plant de soya a atteint sa pleine maturité. Il est donc tout indiqué de dépister à ce moment ou encore, tout juste après sa récolte. Cela dit, comme l’absence de kystes ne garantit pas l’absence du parasite dans un champ, il est recommandé de faire analyser le sol et les racines des plants pour les champs de soya à risque à l’automne. Voici les critères d’un champ considéré à risque :

  • S’il présente un ou des symptômes listés ci-haut 
  • Si le soya a été cultivé en monoculture au moins trois années consécutives
  • S’il y a régulièrement des travaux à forfait effectués dans le champ 
  • Si la présence de mauvaises herbes est importante
  • Si le champ est situé près d’un champ où le NKS a été détecté. 

Échantillonnage > Prendre 25 prélèvements de sol à l’aide d’une sonde ou d’une tarière en introduisant l’outil dans la zone racinaire. Mélanger les prélèvements, prélever 1 litre du mélange afin d’y constituer un échantillon représentatif et l’envoyer au Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection (LEDP) du MAPAQ ou un laboratoire en Ontario qui offre les tests du NKS. 

Que faire si le NKS est détecté?

Il est recommandé de faire une rotation avec des cultures ne pouvant être infectées, comme le maïs, le blé et des cultivars de soya tolérants comme le Enyo E3, le Rico R2X et le Nano R2X, par exemple, et de se procurer la semence avec un traitement pour le contrôle du NKS. Le NKS peut être transporté par le vent ou les oiseaux, mais surtout pas le transport au sol. Le nettoyage de la machinerie et des équipements est tout indiqué, sans oublier le contrôle des visiteurs. Il est aussi important de récolter ou semer les champs infectés en dernier. 

Où en sommes-nous?

Pour l’instant, le NKS n’est heureusement pas problématique au Québec. Cependant, il faudra rester vigilant pour le futur. On se rappelle que les graines d’amarante rugueuse ont été apportées au Québec par des résidus de terre sur la machinerie usagée provenant des États-Unis. Pour ne pas répliquer ce phénomène avec le nématode à kyste, il faut être prudent!