Les chrysomèles du haricot dans le soya

20 juillet 2022

La chrysomèle du haricot est un ravageur d’une grande importance dans la culture du soya au Québec et dans l’Est de l’Ontario.

Comment la reconnaitre ?

La couleur des chrysomèles adultes varie entre le jaune, le beige et le rouge. Elles ont les pattes noires et jaunes. Leur tête est noire avec des antennes jaunes aux extrémités foncées.

Sur le corps, elles ont des rectangles de couleurs noires et un triangle inversé sur l’arrière du cou de la même couleur. Elles mesurent environ plus ou moins 5 mm (2/10e de pouce).

Les œufs sont de forme ovale et sont de couleur rouge, orange ou jaune. Leur taille est de 0,80 mm par 0,35 mm.

Quant aux larves matures, elles sont beiges avec les extrémités noires et mesurent 10 mm de long (4/10e de pouce). Elles ont trois paires de pattes près de la tête et une patte charnue sur le dernier segment abdominal.

Cycle biologique 

Les chrysomèles adultes passent l’hiver dans l’herbe ou sous les feuilles mortes. Elles sortent au mois de mai ou juin lorsque le temps est plus chaud.

C’est pendant cette période qu’elles s’accouplent et pondent de 250 à 300 œufs près de la base des plants de soya. Ces derniers éclosent après 10 jours en moyenne.

Les chrysomèles hivernantes produisent une génération par an au Québec. Elles meurent ensuite vers la fin juin pour laisser place à la deuxième génération.

Quant aux nouvelles larves, elles passent par trois stades de développement sur 18 à 24 jours et se transforment en nymphes (pupes). Les nymphes restent sous la terre pendant 7 jours et émergent du sol par la suite en tant qu’adulte.

Dommages

Dès le printemps, la première génération de chrysomèles se nourrit de feuilles de soya en y laissant des trous entre les nervures. Elles s’attaquent aussi aux cotylédons et aux jeunes plantules.

Entre juillet et août, c’est au tour des nouveaux adultes de causer des dommages aux feuilles, mais aussi aux gousses.

Les grains seront alors affectés de plusieurs façons, car ils seront exposés à l’humidité ou la sécheresse, comporteront des blessures et seront sujets aux maladies fongiques.

La marbrure du haricot issu d’un virus transmis par la chrysomèle pourrait également affecter la qualité du grain.

Quant aux larves, elles peuvent causer des dommages aux racines.

Dépistage des adultes

  • Au stade plantule (VE à V2) :  Choisir 5 rangs au hasard dans le champ et compter le nombre de chrysomèles du haricot sur une distance de 5 mètres par rang. N’oubliez pas de regarder sous les feuilles et de vous déplacer lentement pour ne pas les effrayer.
  • Après le stade plantule (V2), jusqu’au remplissage des gousses (R4) : Établir le % de défoliation sur 5 plants, à 10 endroits choisis au hasard dans le champ.
  • Stade R5 et R6 : Choisir 10 sections dans le champ et évaluer les dommages sur 10 plants. Établir le % de défoliation sur 5 plants des 10 examinés par section.

Seuil économique d’intervention 

Le seuil économique d’intervention de l’Ontario est utilisé pour déterminer si l’on doit appliquer un traitement sur les plants de soya.

En plus du seuil, on recommande de tenir compte de la valeur économique de la culture ainsi que du potentiel de rendement au champ pour faire le bon choix.

Il faut intervenir lorsque le nombre de chrysomèles ou le pourcentage de défoliation atteint l’un des chiffres inscrits ci-dessous lors des différents stades.

  • Au stade plantule : 16 chrysomèles adultes par 30 cm de rang
  • Stades végétatifs : 30 à 50 % de défoliation
  • Au stade de floraison au remplissage des gousses (R1 à R4) : 15 à 35 % de défoliation
  • Au stade R4 à R6 : 25 % de défoliation ou 10 % des gousses endommagées.
Nebraska University