Le tétranyque à deux points est une espèce d’acariens phytophage qui se nourrit de végétaux. De toutes les espèces de tétranyques, c’est lui qui cause le plus de dommages aux cultures de soya, surtout lorsque les étés sont chauds et secs.
Dans cet article, vous en apprendrez plus sur les dommages causés par cet insecte ravageur. Puis, nous vous indiquerons comment dépister sa présence et vous renseignerons ensuite sur les différents seuils d’intervention qui existent.
Les dommages causés par le tétranyque à deux points
Le tétranyque à deux points colonise la face intérieure des feuilles de soya et exceptionnellement la face supérieure des feuilles lors de fortes infestations. Il est réputé pour produire des toiles sur les feuilles et les tiges qu’il infecte. L’infestation débute typiquement au bas de la végétation et se déplace vers le haut à mesure qu’elle progresse.
Cet acarien se sert de ses pièces buccales acérées pour percer l’épiderme des feuilles et les vider de leur contenu cellulaire. Ce mode d’alimentation réduit la capacité photosynthétique du soya, ce qui se traduit par une diminution du contenu en chlorophylle des cellules du plant et une perte potentielle de rendement.
Les piqûres produites par le tétranyque à deux points créent de petites taches pâles sous forme de points blancs ou jaunes qui forment une pigmentation en pointillés visibles sous la surface des feuilles.
Les lésions causées par cet insecte entrainent une fermeture des stomates, réduisent la capacité photosynthétique du soya et fragilisent les feuilles du plant, qui flétrissent et peuvent tomber prématurément. Lors d’infestations sévères, on peut remarquer la couleur changeante du feuillage se transformant en un bronze dans les zones affectées.
Lorsque le tétranyque à deux points s’attaque aux fleurs ouvertes, son action induit un brunissement et un dessèchement des pétales semblable à une brûlure causée par un pesticide. Dans les pires cas, un dépérissement rapide des plants et une défoliation complète peuvent être observés.
Les pertes de rendement occasionnées par le tétranyque à deux points en fin de période végétative et au début de la reproduction peuvent atteindre 40 % à 60 % de la population de soya qui, une fois endommagée, peut murir prématurément. Les gousses des plants infectés sont quant à elles plus susceptibles de se casser ou de produire des grains plus petits, alimentant ainsi les pertes de récoltes.
Le dépistage pour mieux identifier le problème et la taille de l’infestation
L’infestation au tétranyque à deux points prend habituellement naissance aux bordures des champs et sur les zones surélevées, qui sont plus propices à la sécheresse. Pour détecter la présence de cet insecte dans les cultures de soya, il convient de secouer les plants au-dessus d’une surface blanche telle une feuille de papier et de vérifier si des tétranyques à deux points y tombent.
Un autre moyen de dépistage consiste à examiner la face intérieure des feuilles, de la base du plant vers l’apex à l’aide d’une loupe à fort grossissement (de 10x à 15x) pour déterminer la présence de tétranyques ou de toiles.
Les stades de croissance R1 à R5 sont les meilleurs moments pour effectuer le travail de dépistage, qui est fortement recommandé lorsque les conditions climatiques sont favorables au développement de l’insecte, soit un temps chaud et sec sans précipitations fortes à l’horizon. Il est à noter que les champs qui ont déjà subi des infestations sont plus à risques; ils devraient donc être surveillés de très près, surtout en début de saison.
Les seuils d’intervention pour protéger ses populations de soya
Le Québec n’a pas établi de seuils d’intervention à l’égard de l’utilisation d’un traitement insecticide ou acaricide. Or, en Ontario, un traitement est envisageable dès que les populations de soya démontrent une moyenne de quatre tétranyques par foliole ou lorsqu’une seule feuille par plant est endommagée et que la sécheresse persiste.
Pour déterminer la pertinence d’un traitement insecticide ou acaricide, il est possible de se référer aux 6 stades de l’échelle développée par Potter et Ostlie. Cette échelle permet d’évaluer le degré de l’infestation et de choisir le moment opportun pour l’application du traitement, qui contribuera à protéger les deux tiers supérieurs du couvert végétal.
- Aucun tétranyque ni dommage observé.
- Aucun jaunissement prématuré et peu de piqûres sur la face intérieure des feuilles.
- Piqûres sur la face intérieure des feuilles et présence de petites zones jaunies.
- Seuil de pulvérisation — Forte présence de piqûres sur la face intérieure des feuilles, progressant vers le milieu de la canopée. Présence de colonies éparses dans la canopée supérieure et de tétranyques dans la canopée moyenne. Jaunissement de la face intérieure des feuilles et perte de quelques feuilles intérieures.
- Pertes économiques — Jaunissement visible de la face intérieure des feuilles et chute abondante des feuilles. Présence de piqûres, de toiles et de tétranyques dans le centre du feuillage. Partie supérieure de la canopée colonisée par des tétranyques et présence de pointillés mineurs.
- Perte des feuilles intérieures marquée avec jaunissement ou brunissement se déplaçant vers le haut du plant dans la canopée moyenne. Déformation des feuilles supérieures et présence de picots. Présence d’un grand nombre de tétranyques dans la partie supérieure et le milieu de la canopée.
À noter : le dépistage doit être effectué tous les quatre ou cinq jours, car les populations de tétranyques peuvent évoluer rapidement.
Le tétranyque à deux points : petit, mais ravageur
Pour savoir comment intervenir plus précisément et quel traitement insecticide ou acaricide vous convient le mieux, n’hésitez pas à nous contacter — nous vous renseignerons avec grand plaisir.
Bonne récolte!