Le puceron du soya d’origine asiatique a été vu pour la première fois en Amérique du Nord dans l’État du Wisconsin en 2000. En 2001, il fait officiellement son apparition au Québec, après quelques cas d’infestations sévères déclarés en Ontario.
Considéré comme l’un des principaux ravageurs de la culture du soya, on le retrouve maintenant dans nos champs chaque saison! Mais, qu’en est-il des conséquences de son passage pour les producteurs ? C’est ce que nous allons voir dans ce nouvel article.
Les dommages
C’est en perçant et en suçant la sève des plants que le puceron est responsable de causer plusieurs types de dommages. Parmi ceux-ci figurent : l’enroulement des feuilles, une diminution de la croissance des plants, une sénescence hâtive et une réduction du nombre de grains et de gousses.
Cet insecte est aussi vecteur de nombreux virus comme celui de mosaïque du soya et de la mosaïque de la luzerne. Ces virus affectent la qualité du grain et les déclassent au moment de la vente, ce qui par conséquent amène de grandes pertes économiques pour le producteur.
Ce n’est pas tout, l’accumulation du liquide (miellat) sécrété par le puceron entraine aussi la formation d’un champignon du nom de fumagine. Les feuilles malades noircissent, réduisant ainsi la photosynthèse, mais également la croissance des plants.
Perte de rendement
Des études réalisées aux États-Unis à l’Université du Minnesota permettent de faire une estimation des pertes de rendements du puceron dans le soya. Le tout est basé sur une nouvelle unité de mesure pour calculer l’alimentation du puceron, la journée puceron.
Une journée puceron = 1 puceron qui s’alimente sur un jour.
10 journées puceron= 1 puceron qui s’alimente pendant 10 jours ou bien 10 pucerons qui s’alimentent pendant 1 journée.
Formule pour calculer votre % de rendement :
(journées pucerons x 0.0688/10 000)
Pour calculer le rendement, on doit prendre en considération que celui-ci est réduit de 6,88 % pour chaque tranche de 10 000 jours d’accumulation de pucerons. Ainsi, 500 pucerons par plant qui se nourrissent pendant 20 jours vont donc entrainer une perte de l’ordre d’environ 7 %.
Ces études ont permis de comprendre que les pertes de rendements dépendent des populations de pucerons, mais aussi de leur durée d’exposition sur les plants. Par exemple, 5 jours (200 x 5) = 1000 (Journées pucerons), ce qui équivaut à une seule journée de 1000 pucerons/plant.
Bonne saison 2024!
D. W. Ragsdale, B. P. McCornack, R. C. Venette, B. D. Potter, I. V. MacRae, E. W. Hodgson, M. E. O’Neal, K. D. Johnson, R. J. O’Neil, C. D. DiFonzo, T. E. Hunt, P. A. Glogoza, and E. M. Cullen Journal of Economic Entomology, 100(4):1258-1267. 2007. Published By: Entomological Society of America DOI: http://dx.doi.org/10.1603/0022-0493(2007)100[1258:ETFSAH]2.0.CO;2 URL: http://www.bioone.org/doi/ full/10.1603/0022-0493 %282007 %29100 %5B1258 %3AETFSAH%5D2.0.CO %3B2